Udondolo" est le premier album d'Urban Village, la nouvelle voix indé de Soweto Les pieds dans la tradition, la tête dans le futur, les quatre musiciens du groupe Urban Village puisent dans le riche patrimoine musical des terroirs sud-africains. Ils offrent une synthèse inédite qui mêle les guitares zulu, maskandi, l'indie-folk, les choeurs sud-africains et le jazz, le tout porté par une spiritualité et une énergie folle. Ils partagent une folk puissante et des chansons imprégnées de valeurs panafricaines et de la fameuse "Ubuntu" (humanité commune). C'est un premier album, enregistré chez eux avec l'énergie du live et patiemment poli en studio par Frédéric Soulard (Maestro, Limousine, Jeanne Added...). Un voyage à travers toutes les couleurs de Soweto, cité dortoir conçue pour mieux surveiller ceux qu'on y envoyait, devenue le laboratoire des musiques où résonnent les espoirs de tout un peuple, aujourd'hui encore.
L'or de Johannesburg, mégalopole construite sur des gisements aurifères, est aussi dans l'agrégat de ses traditions rurales importées par les travailleurs migrants noirs : un mélange de polyphonies zouloues, de percussions boisées et de spiritualité, auquel se ressource régulièrement une scène urbaine de plus en plus consciente socialement et politiquement. Urban Village a ainsi émergé de l'effervescence de Soweto, foyer de résistance pendant l'apartheid. Mais, à la différence de BCUC, l'autre sensation du township, les quatre musiciens préfèrent aux exaltations éruptives le bruissement de sonorités plus folk, brassant mbaqanga, maskandi et autres styles du cru.Le foisonnement très soul d'Udondolo (1), leur premier album international, fait écho à un disque plus ancien du groupe Azumah (Long Time Ago) (2), paru en 1985 et tout juste réédité. Des petits jeunes de Soweto étaient allés chercher leur mentor, Smiles Mandla Makama, dans les montagnes du Swaziland. Ce pionnier de l'underground ethnique, inventeur du « smiler phone » (sorte de synthé du bush), y mène la danse, sur la crête d'arcs musicaux, de xylophones marimba, de pianos à pouces mbira et de tambours.La scène jazz de Jo'burg réunie par le producteur Gilles Peterson sur la compilation Indaba (3) n'est pas moins expérimentale. On y retrouve le fébrile Sibusile Xaba ou les envoûtants Ancestors chers à Shabaka Hutchings. Imprégné d'un mysticisme suave, l'ensemble, toutefois, tâtonne un peu, faute d'une véritable vision. - Télérama - Anne Berthod - 19/01/2021