Tartarin est né des souvenirs provençaux de Daudet et d'un voyage qu'il fit en Algérie pour soigner (!) une infection shyphilitique contractée auprès d'une dame d'honneur (!) de l'impératrice Eugénie. Tartarin est un chasseur dans l'âme, un terrible Nemrod. Fatigué de tirer sur des casquettes à Tarascon (il n'y a plus de gibier), il décide d'aller chercher de l'autre côté de la Méditérrannée des adversaires à sa mesure: des lions. Les lions de l'atlas. Hélas, il ne fera mouche que sur un âne, quelques lapins et une vieux lion aveugle et apprivoisé.
"En France, disait Daudet, tout le monde est un peu de Tarascon", et même Tartarin est un des pilliers de notre folklore, au même titre que Panurge, Joseph Prudhomme et Astérix. Mais cette petit époée burlesque décrit aussi avec une rare luciditéles problèmes de l'Algérie au moment où s'y installe le système colonial.